La Trame a participé à un parcours festival dans le cadre de CANNESERIES et y a emmené un groupe de jeunes pour découvrir l’expérience festivalière. Les jeunes ont été accompagnés par la bruiteuse Julie Cail qui les avait déjà initiés à l’audiovisuel lors d’ateliers d’éducation à l’image. Nous tenons à remercier l’association Passeurs d’images d’avoir permis ce séjour.
Pour rendre compte de cette expérience, nous vous partageons le reportage photo de Paul-Émile Vacquié. Ayant grandi en Haute-Garonne, il a rencontré Julie Cail grâce aux ateliers qu’elle a proposé à l’Ecole des sens à Castelnau d’Estrétefonds. Actuellement basé à Toulouse, il a 20 ans et prend plaisir à faire de la photo, à expérimenter différentes formes artistiques et à explorer le monde.
CANNESERIES : 1er jour
Jeudi 31 mars 2022 : La veille du départ, dans l’anticipation, je suis en proie à l’insomnie, tellement de facteurs inconnus, je respire un grand coup et je laisse Morphée décider de mon sort.
À l’aube d’une grande aventure, on se retrouve dans le hall de la gare de Toulouse Matabiau. C’est agréable de voir des visages anciens. Il règne une ambiance de lendemain de soirée mais on n’a pas fait de soirée.
Départ de Toulouse à 6h45, fatigué les yeux à moitié fermés.
À moitié endormi, on ne se rend pas compte du temps qui passe, à moitié réveillé, je ne me doute pas encore de ce qui m’attend.
Sur les points d’eau, on peut apercevoir des flamants roses. On arrive à Marseille, en légendes.
Nous sortons de la gare, l’atmosphère est différente, c’est dépaysant.
La vue est époustouflante, le vent puissant nous décoiffe. Nous descendons les marches pour trouver un endroit où se sustenter, j’ai faim de victuailles et soif de découvertes.
À table, on en profite pour discuter et faire plus ample connaissance.
Sur ce, nous reprenons notre route en direction de Cannes.
À travers la vitre, on peut apercevoir cette grande étendue d’eau à perte de vue qui porte le doux nom de mer : le merveilleux paysage de la Côte d’Azur.
Les heures de sommeil sont malheureusement moins nombreuses que le temps de trajet.
Arrivés à Cannes, on sent encore une fois une différence, cet endroit est singulier. On visite, on se pavane sous le soleil et la chaleur du Sud.
15h15 : arrivés en avance pour « Rêve », l’excitation est palpable, une ambiance de salle de cinéma mêlée à celle d’un concert.
Nous feuilletons le programme avec enthousiasme !
« Rêve », treize adolescents, une question : c’est quoi vos rêves ?
J’ai pris une petite claque : voir des collégiens à l’écran, dans le contexte de la crise sanitaire, sous format d’interview intimiste.
Une série sans jugement, bienveillante qui a permis aux jeunes acteurs d’en apprendre plus sur eux, sur leurs camarades, à gérer le stress ainsi que le regard des autres.
Cette série nous rappelle un grand principe : parler est la chose la plus libératrice qui existe.
La jeunesse a-t-elle bien grandi ? Je pense qu’ils m’ont convaincu, ça donne espoir pour la suite !
Interview, c’est amusant de se prêter au jeu, je me suis senti plus grand que je ne me voyais.
L’aspect est déjà plus professionnel néanmoins c’est tout aussi plaisant à faire !
Le vent continue de souffler même ici, il neige partout en France sauf ici.
On passe devant les installations d’American Ninja Warrior, encore un événement de Cannes !
Nous nous mettons sur notre 31, extrêmement classes et canons !
L’ambiance est chaleureuse et conviviale dans cette cantine, où l’on discute, et nous nous découvrons un peu plus à chaque repas.
Nous avançons pas à pas sur le tapis rose, je sens l’excitation monter en moi et l’enjouement qui lui emboîte le pas.
C’est tellement iconique de monter les marches, de se retourner pour sourire à la caméra.
J’avoue que c’est génial de prendre la pose ! A 20 heures débute la cérémonie d’ouverture prenant place à l’Auditorium Louis Lumière.
En série hors compétition : « Halo » est impressionnante, reprenant les attributs mythiques de la saga éponyme.
Des scènes d’action qui en mettent plein les yeux, musique iconique et effets sonores soignés.
Vont-ils réussir à coordonner les problématiques religieuses, politiques, économiques, sociales, environnementales et humaines ?
CANNESERIES : 2e jour
Au petit déjeuner j’en profite pour discuter avec les aimables personnes de l’autre groupe.
À l’Espace Miramar à 11h pour l’interview de Gillian Anderson, son aura dégage une grande maturité et sérénité.
Elle arrive aisément à créer une complicité entre elle et le public.
Chouette personnage qu’est Gillian : intègre, sage, persévérante et badass, un exemple.
Une célébrité fortement appréciée de la meneuse d’interview et de nombreuses filles du public.
Les applaudissements du public étaient très énergiques et les cris particulièrement aigus !
Demain, à la même heure, nous serons dans le train : c’est presque fini alors que ça vient à peine de commencer…
C’est si rapide, je profite de chaque seconde, je vis ma vie à 200 km/h ! Les bons moments sont les plus éphémères…
En début d’après-midi, nous avons le droit à une analyse de David Fincher par l’intervenant Daniel.
Nous en apprenons plus sur des publicités, des clips qu’il a réalisé et certaines de ses inspirations.
De plus, nous étudions de près la mise en scène de sa série « Mindhunter ».
Il nous a recommandé les horrifiques « Zodiac » et « Seven » pour passer une charmante soirée.
En suivant, nous retrouvons à l’Espace Miramar à 15h45 Soprano et ses collègues qui nous présentent «Soprano, à la vie, à la mort ».
Œuvre frappante d’humanisme, d’espoir et d’ouverture d’esprit. Soprano et son équipe ont de la prestance et de la tchatche !
Quels hommes sages aux idéaux humbles, bienveillants et inspirants. Au ton amical, égayant et accrocheur, ils dégagent l’ambiance carnaval de Marseille !
Excursion en compagnie de Julie au port de plaisance.
Je me sens comme en apesanteur, un temps de pause, de contemplation, une escapade.
Cannes : la vue est splendide, que ce soit celle de l’horizon azur, des massifs calcaires, bâtiments à la teinte d’ivoire et aux toits de briques semblables au soleil couchant.
Le cadre est spécial presque irréel : à l’horizon des mâts, le tapis rose, les projecteurs ne sont pas très loin… Les voitures de marque, les carrosseries chromées, les moteurs rugissants, sans parler des yachts plus grands les uns que les autres. Les gens sont classieux, tout ici déborde de luxe.
À l’image de la mer tantôt calme tantôt déchaînée. On se sent ailleurs, cependant on se sent à l’aise.
Proximité et complicité.
What else ? Je suis heureux en ce moment, tout est là, juste là.
20h pour l’avant-première d’ « INFINITI » à l’Auditorium Lumière : tellement bouleversant, mind blowing et prenant. Les intrigues géopolitiques et paranormales sont grisantes à suivre !
L’ambiance des avant-premières est si excitante que les applaudissements font battre les cœurs encore plus vite !
En légende sur les marches, quel cadre pour taper causette !
Ce week-end c’est littéralement hors norme, on casse la routine, je me permets de rêver, d’être fou. Avec l’entièreté du groupe soit une vingtaine, on se pose dans un bar pour parler de tout et de rien…
C’est le dernier jour alors on va essayer d’en profiter à fond !
Avec quelques comparses, nous fîmes une balade au clair de lune en bord de mer, sur les quais près des yachts, sur les pontons, sur le sable, sur la digue, dans un parc, dans les rues et ce jusqu’à 3 heures du matin…
L’exaltation n’est jamais très loin quand on met les bons ingrédients et qu’on mélange avec passion.
CANNESERIES : 3e jour
Le réveil à 8h qui pique cependant je suis motivé et j’ai le sourire aux lèvres grâce à ce que j’ai vécu et ce que je m’apprête à vivre.
3ème et dernier jour, je n’ai plus rien à perdre, je suis tout de suite plus à l’aise ! Décontracté et souriant !
Déjeuner en terrasse sur le toit de l’hôtel, temps magnifique.
Les acteurs… c’est nous !
100% star 100% pose 200% classe
Tellement de sérieux, inébranlable, impassible.
La liberté, l’extravagance, la joie ! L’extase et l’émerveillement de mes camarades est contagieux. Je peux le dire à ce moment, j’étais heureux !
Bercée dans la lumière, je contemple la scène.
WELCOME ! « 1985 » à 11h dans l’Auditorium Lumière :
Ah la Belgique, je me délecte des sonorités belges et françaises. Des personnages aux destins entremêlés, acteurs très convaincants, une intrigue qui donne envie de la suivre !
Après un dernier casse-croûte dans la gare de Cannes, j’en profite pour jeter un coup d’œil aux photos que j’ai prises et ça me rend déjà nostalgique.
Après autant d’énergie dépensé au cours des derniers jours, et si peu de sommeil, écouter de la musique, fermer les yeux, on passe en mode économie d’énergie.
Une sensation étrange m’habite, je suis à la fois exténué et entier, comme revigoré par un souffle nouveau.
L’ambiance est calme et je repars le cœur léger et la tête remplie de rêves, motivé pour créer, déterminé à faire encore plus, plus ultra!
Sur le voyage de retour, nous avons encore le droit à un magnifique paysage ainsi qu’à des discussions enrichissantes, des rires et des délires.
Déshydraté et affamé, je manque de force. Nous arrivons enfin à la gare de Toulouse vers 22h.
C’est ici que nos chemins se séparent, je ne sais pas quand est-ce qu’il se croiseront de nouveau, en tout cas, je vous dis au plaisir !
Photographies / textes ©Paul-Émile Vacquié
REPORTAGE VIDÉO
En complément, nous vous invitons à découvrir la vidéo réalisée par l’association nationale Passeurs d’images sur ce séjour.